De la fonction didactique du passé

Ça y est ! Le déconfinement est consommé ! Petits et grands ont repris le chemin de l’école et du bureau. Finies les grasses matinées, les réunions d’équipe en pyjama, les files interminables au supermarché, les razzias sur la farine et le papier toilette, les autorisations de sortie aux horaires plus ou moins conformes à la réalité… Il semblerait donc, bien que devant encore faire preuve de la plus grande prudence, que le pire soit passé. On pourra dire aux générations futures qu’on l’a vécue, cette période terrible qui, sans conteste, figurera dans les manuels d’Histoire, tant le retentissement mondial a été important.

Seulement, que nous auront apporté ces huit semaines de confinement dans notre vie chrétienne, dans notre spiritualité ? Tout le temps que nous avions à notre disposition nous aura certainement permis de réfléchir de façon lucide à notre parcours personnel :

  • Comment je vais ? Émotionnellement ? Professionnellement ? Dans mon foyer/mon mariage ?
  • Qu’en est-il des choses que j’ai accomplies ? Ai-je fait le bon choix ?
  • Qu’est-ce que j’aurais dû faire ? Est-il trop tard pour les mettre en œuvre ?
  • Comment puis-je tirer le meilleur profit de ce temps en confinement ? En quoi pourrais-je être utile à autrui ?

Un examen rétrospectif nous conduit à tirer des leçons durables du passé car il permet de se garder, simplement, des cycles d’erreurs répétées et de souffrances évitables. C’est ainsi que se dégage la mission éducative du passé, vérifiable dans le récit biblique :

Or, ces choses sont arrivées pour nous servir d’exemples, afin que nous n’ayons pas de mauvais désirs, comme ils en ont eu. 1 Cor. 10:6

Ici, Paul encourage les chrétiens de Corinthe à tirer pleine instruction, eux aussi, des leçons du passé à partir du récit du peuple d’Israël après la fuite d’Egypte. Toutefois, cet appel biblique à ne pas réitérer les erreurs d’antan ne s’arrête pas là : par deux fois, dans le chapitre 3 (versets 7-8 et 15) du livre des Hébreux, l’auteur exhortera les membres de la communauté à ne pas endurcir leurs cœurs “comme lors de la révolte” (celle des Israélites à Massa et Mériba, cf. Exode 17:1-7). Regarder en arrière, (à condition que ce ne soit pas de la pure nostalgie) n’est donc pas une perte de temps, un aveu de faiblesse ou un manque d’ambition. Au contraire, cela démontre bien la sagesse qui pousse tout enfant de Dieu à ne pas rejeter l’instruction de laquelle est tirée son expérience en agissant comme un insensé (Proverbes 1:7b) mais plutôt à la recevoir et à la chérir comme un précieux cadeau. Le Seigneur souhaite que nous soyons forts (Psaumes 68:28) et que nous nous affermissions par les enseignements que nous aurons tirés, à l’aune de la Parole divine.

Le temps de l’introspection n’est pas fini, en dépit du retour à la normale de nos différentes activités. Loin d’être circonstanciel, il doit être continu, perpétuel, motivé par l’action pédagogique et bienveillante du Saint-Esprit. Que chacun trouve dans ces instructions la voie du salut, ainsi que le proclame dans sa sagesse le roi Salomon :

Car les recommandations sont comme une lampe, l’enseignement est comme une lumière, les réprimandes et les avertissements nous maintiennent sur le chemin de la vie.” Prov. 6:23

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